À mesure que l’on avance dans les terres, la route se fait vallonneuse et verdoyante. Nous abordons le Piémont par les hautes Langhes. Une multitude de sommets atteignant de 400 à 600 mètres d’altitude.
Le boisé est composé de chênes et autres feuillus. Plus nous approchons d’Alba plus les sommets s’arrondissent et ne dépassent guère les 400 mètres; nous sommes dans les basses Langhes. Les plantations de noisetiers apparaissent.
L’Italie est le deuxième plus grand producteur de noisettes au monde: le fameux Nutella a été créé par Ferrero tout près d’Alba. Nous étions à la saison des cueillettes.
Nous avons été surpris cependant, malgré toute cette abondance, de constater le prix élevé des noisettes dans les marchés locaux
Plus nous approchons d’Alba et des zones d’appelations Barolo
et Barbaresco, plus les vignobles dominent le paysage. On entre dans
les régions viticoles des grands vins des Langhes.
La température est
écrasante, encore 39oC! La vue à l’approche de l’Azienda Il Ciliegio est magnifique.
On débarque au gîte, détrempés. Nous sommes à Treiso, un des 4 villages faisant partie de l’appelation Barbaresco. L’appartement est propre et frais.
On se dépose et ensuite direction Alba. C’est le coup de
cœur! Rues piétonnes larges, aérées et animées. Jolies boutiques et
restos-cafés-bars à la faune jeune et animée. On s’attable pour déguster un
lapin trop cuit mais sauvé par sa sauce au vin blanc et ses pommes de terre. Un
délicieux blanc – Arnéis et un Nebbiolo d’Alba accompagnent joliment le tout.
On quitte subito presto pour garnir notre garde-manger à l’Ipermercato. En 20
minutes pile on ramasse ce qu’il nous faut. Pas mal dans cet immense espace où
on trouve pharmacie, vêtements, outils et voitures en plus de la nourriture!
Le lendemain, 2 rendez-vous nous attendent : Ca’delBaio, propriété de la famille Grasso. Paola nous accueille, œnologue de
formation elle assure la relève de la 4ème génération de la famille. Nous
ne visiterons pas le chais mais la dégustation sera généreuse, les explications
détaillés et instructives. En compagnie d’un autre couple, elle nous fera
déguster 1 Riesling, 1 Moscato, 1 Chardonnay, 1 Dolcetto , 4 Nebbiolos dont 2
crus Barbaresco.
On perçoit pour la première fois l’importance de la famille
dans la tradition vigneronne italienne, photos sur les murs, le papa, ne
s’exprimant qu’en italien est tout de même présent, la sœur de Paola, chimiste
chez Ferrero est également présente, Nous discutons chocolat, au goût des
marchés internationaux. En Italie nous découvrirons des chocolats-noisettes
extrêmement goûteux et moins sucrés.
Pour les vins, nous retenons le Moscato, tout léger (5% alcool) fruité et craquant, un bel apéro de fin d’après-midi. et , Pora, Barbaresco 2012, un candidat pour le retour à Montréal.
Ensuite,
visite chez Albino Rocca. Daniella Rocca nous accueille. D’abord une visite du
chais nouvellement rénové et exposé sur les méthodes de vinification.
Au
programme, 5 vins dégustés : Chardonnnay, Barbera d’Alba et 3 Barbarescos,
dont un nous a fortement impressionnés.
Le
mardi 30, lever brumeux…il a plu et le paysage a disparu en quelques minutes.
Dégustation
chez Adriano, nous sommes accueillis par Elisa, la jeune fille de Marco Adriano, qui représente la jeune relève féminine du domaine.
La dégustation sera généreuse avec plus de 13 vins.
Plusieurs
de ces vins étant disponible au Québec en Importation privée et quelques uns en SAQ, nous
jetons notre dévolu sur un Chinato, un vin aromatisé fortifié aux arômes
végétales et épicées au goût de clou de girofle et cannelle qui rappelle les
bonbons poissons rouges !. Celui-ci n'est pas éligible à l'importation avec son 18% d'alcool.
Une recette secrète de la famille mais dont on peut avoir un apercu sur leur site web. CHINATO VINO AROMATIZZATO
De retour, après un léger dîner vu le temps humide et lourd,
on entreprend une randonnée à Treiso, tout près.
Le ciel est menaçant mais on
est confiants d’arriver à destination au sec. Ce petit village est très
résidentiel et à notre arrivée c’est le calme plat. Personne à part 2 ados qui
nous croisent et un client sortant d’un resto. On rebrousse chemin sous un ciel
qui noircit à vue d’œil.
La distance se parcoure en 30 minutes environ. Il faut
dire que nous avons le le pas rapide et qui accélère à chaque coup de tonnerre
et des canons anti-grêle! (Richard ajoutera un vidéo dans quelques semaines et qui traduit bien l'ambiance du moment ) Heureusement on arrive au gîte au sec.
Le 31, On entre dans le Barolo. L’appellation comprend 16
communes. Le découpage rivalise en complexité avec la classification en
Bourgogne.
Limitons-nous
ici à deux de ces communes que nous visiterons, Castiglione Falletti où nous ferons une visite chez Vietti, et Verduno
où nous arrêterons chez Fratelli.
Chez
Vietti, rien ne laisse deviner l’ampleur du domaine. La maison jouxte un des
nombreux châteaux ayant appartenu à la famille Falletto, intimement liée à l’histoire
de la région.
On constate
ici comme ailleurs dans la région que plusieurs efforts ont été faits pour
préserver les sites historiques
Un chai produisant plus de 320,000 bouteilles, des dizaines de barriques de 20
à 50 hectolitres, et rien ne se perçoit dans le pittoresque village.
La visite des chais est mémorable; une partie moderne qui se déploie sur 2 étages souterrains et la partie ‘’historique’’, littéralement sous le château...
... la dégustation qui suit l’est tout autant. Luca Currado, maître des lieux nous accorde le privilège de déguster 4 des grands crus Barolo millésime 2013, non encore libérés pour le marché. Au total 9 cuvés.
Précisons que la famille Currado est reconnue pour avoir littéralement sauvé le cépage indigène blanc Arneis de l’oubli.