lundi 24 septembre 2018

10 septembre, Sainte-Engrâce et la grotte de Laverna

Un matin gris, météo incertaine, nous optons aujourd'hui pour une visite de la grotte de Laverna.
Cette grotte classée comme la plus vaste au monde accessible au public se situe près de Sainte-Engrâce. 


Village fondé en 1085 dont l'histoire empreinte de mytologie est intiment liée à Saint-Jacques de Compostelle. Pour les férus d'histoire lire sur Wikipedia, l'information que l'on retrouvait sur place. lien Wikipedia.


L'église du village dont un mur original date de 1085. 

Aujourd'hui le village sert de relais pour les randonneurs qui empruntent le GR10. "Véritable" sentier beaucoup moins connu que les nombreux parcours du sentier de Compostelle. Le GR10 traverse les Pyrénées de Banyul (côte méditéranéenne) à Hendaye (côte basque atlantique) sur 1100 kms par cols, crêtes et vallées.


Le temps grisâtre contribue sans doute aux impressions ressenties lorssqu'on s'engouffre dans l'étroite vallée qui mène au village. Au fond coule la gave (cours d'eau en vieux gascon) de l'Uhaitxa.
La structure géologique de cette région, fortement composée de calcaire fracturé a favorisé une érosion profonde des cours d'eau de surface et souterrains. Aux gorges de Kakouetta situées à proximité, la profondeur peut atteindre 300 mètres et sur des sections d'une largeur de moins de 10 mètres. Pas pour claustrophobes. Malheureusement le temps nous manque et nous optons plutôt pour la grotte de Laverna dans laquelle nous serons à l'abri de la pluie.


La durée  prévue de la visite est d'une heure trente, nous passerons en fait plus de deux heures sous terre. Notre guide est un spéléologue passionné, maîtrisant 5 langues (il en utilisera 3 durant notre visite). Les directives de sécurité sont strictes, il sera à l'affût des malaises chez les visiteurs (claustrophobie, vertige, etc) et découragera les délinquants. (ce que n'est pas la spéléologue amateure ci-dessous!)



De 1960 à 1964, EDF creuse un tunel de 600 mètres de long afin d'utiliser les eaux souteraines de la grotte pour alimenter une turbine. Pour des raisons techniques le projet est abandonné. Les spéologues utilisent cette voie d'accès et, 50 ans  plus tard, un centre d'accueil et une route d'accès (un grand mot dans ce cas-ci !) sont aménagés pour accueillir les touristes qui accéderont à la grotte via ce tunel. 


Ce chemin que l'on parcoure debout parfois en s'inclinant légèrement est une occasion de se familiariser graduellement à un environnement sous-terrain. La luminosité se fait de plus en plus rare et les derniers 50 mètres se font dans l'obscurité totale: interdit d'utiliser ses lampes frontales sauf en cas de panique (...). 


Pour la suite, malheureusement aucune photo, aucune vidéo ne peut communiquer les impressions ressenties une fois arrivé dans la grotte. La photo ci-dessus est prise avec une focale 25mm sur un capteur 4/3 ce qui correspond aproximativement à un facteur de grossisement nul. Les petites taches blanches disposées dans le coin droit supérieur sont des manequins de 1,8 m de haut représentant des spéléologues sur une plateforme à l'extrémité opposée de la grotte.

 


La Verna en chiffres:
255 mètres de long,
245 mètres de large,
194 mètres de haut,
une superficie de 4,3 hectares,
un volume de 3,6 millions de mètres cubes
C'est  dix fois plus grand que Notre-Dame-de-Paris.
Le guide nous fait faire  petit exercice sonore, le groupe se met à crier à pleins poumons pour entendre le temps d'écho. Puis il allume d'énormes lampes de plus de 6000 Watts qui ne parviennent même pas à éclairer l'ensemble de la grotte. Il s'écoule beaucoup de temps avant que nos sens parviennent à apprécier les distances et le volume de la grotte.
Les 5 spéologues qui ont découvert la grotte en 1953, ont passé plus de 48 heures sous terre dans une série de puits et de tunnels. Arrivés à l'entrée de la grotte leurs sens leur dictaient qu'ils étaient sortis à l'extérieur en pleine nuit, dû à la noirceur, alors qu'ils étaient toujours à l'intérieur à 734 mètres de profondeur sous terre!


Enfin une fois sortis, un coq veillait au grain pour nous assurer que nous étions toujours le jour.
Il aimerait Montréal ce coq ... plusieurs perchoirs!